lundi 6 octobre 2014

Prochaine exposition de l'AAMU à Utrecht : BLAK. Forced into image


© Christian Thompson - Howl for your trouble
Extrait du site web de l'AAMU

Le musée Aborigène d'Utrecht s'apprête le 12 octobre prochain à lancer une exposition audacieuse sur le thème : BLAK, Forced into images, avec six artistes d'origine indigène, tutoyant de nouveaux médias comme la photo et la vidéo.
Ce terrain d'expression artistique aborigène, plus urbain, reste encore pour une majeure partie, inconnu du grand public en Europe. Et pourtant les Aborigènes se sont aussi emparés de ces nouveaux supports artistiques, que ce soit dans les media-center des communautés Aborigènes, ou au sein des villes Australiennes.

J'avais rencontré l'artiste Christian Thomson, lors du vernissage de l'exposition mémoires vives, au musée d'Aquitaine à Lyon. Ses talents de chanteur, son charisme avait enchanté les participants à l'évènement.
Dans une démarche peu commune, chez des aborigènes plutôt réservés, il utilise son corps et son visage, pour le mettre en scène, avec des photos fortes, en partie provocantes. Les mises en scène sont étranges, entre nuage visible et invisible, des fleurs en guise de regard, des maquillages surprenants jouant avec l'or et le kaolin, qui tous questionnent la notion d'identité.

Ce thème de l'identité sera d'ailleurs au coeur de l'exposition BLAK d'Utrecht. Elle souligne des dimensions sensibles, en phase avec l'actualité souvent brulante sur le sujet en Europe :
  • L'identité est-elle définie par les origines, l'éducation, la couleur de la peau ?
  • Comment est-on perçu dans un monde où les concepts de nationalité, et de communautarisme deviennent de plus en plus marqués ?
  • Comment ces différents concepts peuvent conduire au racisme, à la discrimination, en Australie, mais également en Europe ?
A travers cette exposition, le musée d'art aborigène d'Utrecht confirme une programmation singulière, ambitieuse, qui interroge, challenge notre propre perception de l'art aborigène face aux enjeux de sociétés, et y renforce un dialogue dynamique avec l'art occidental contemporain.

Cette expo mérite le détour, même si certains amateurs ou collectionneurs seront déroutés par ces nouveaux médias. Nous sommes loin des pigments naturels des territoires du nord, de l'acrylique et du pointillisme du désert central.

Cet art urbain, ouvre la porte à une nouvelle génération d'artistes, à la frontière entre deux cultures, plus intégrés dans la société australienne, aiguisant par là-même un message plus perçant et provocant.

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